Chambre de Dorian

Dorian avait la tête qui tournait. Assis ou debout c'était pareil. Sauf que debout il avait du mal à marcher droit...ou à marcher tout court. C'est que ce duel l'avait bien assommé, il se demandait comment il allait être demain matin. Quel piteux état. Enfin, heureusement, Désiré le conduisit jusqu'à sa chambre.

"Fait comme chez toi"Eut-il le temps de dire avant de se précipiter au toilettes.

Il put enfin se soulager d'une part. D'autre part, il sentait qu'il devait vomir, rien que pour éliminer l'alcool encore présent dans le ventre. 5 minutes après c'était chose faite, et déjà la tête ne lui tournait plus. Il s'arrosa le visage d'eau, en but plusieurs gorgées et retourna dans la pièce principale.

Il se laissa tomber sur le lit en poussant un soupir de soulagement. Il envoya voltiger ses chaussures plus ou moins adroitement en ronchonnant. Pour le reste, il se sentait pas capable de les enlever tout seul, tant pis il dormirait avec. Quant à Désiré il avait un poil oublié sa présence jusque là. Il ne savait plus comment se comporter face au jeune homme.

"Tu peux rentrer chez toi tu sais. J'espère que Fitz n'osera plus te toucher..."

C'est vrai que Dorian se transformait en demi-héros quand il était saoul. Mais passé les effets de l'alcool, il redevenait un homme rien de plus normal, avec ses hontes et ses faiblesses. Et c'était peut être pas la meilleure idée que Désiré voie cette partie de lui. Enfin il n'avait pas la force non plus de l'en empêcher...

Désiré amena péniblement Dorian jusqu'à sa chambre. Il n'avait guère l'habitude de traîner les gens comme ça. Et mine de rien, le tavernier pesait quand même son poids. Mais dès qu'il fut dans sa chambre, le barman vola de ses propres ailes, ou plutôt marchant de ses propres ailes. Ou plutôt vola de ses propres jambes jusqu'aux toilettes adjacentes. L'hôte resta planté au milieu de la salle. Ou plutôt des salles. Il en avait plusieurs qui se suivaient. Le salon, le cabinet, la chambre enfin, puis les toilettes apparemment encore après. Les pièces étaient petites, mais Désiré trouvait quand même ça très luxueux et très grand ! Bon, par contre le rangement… C'était pas trop ça ! Il baissa les yeux, et découvrit un champ de bataille ! Des vêtements un peu partout traînaient, des chaussettes sales… Une chambre d'homme seul en somme !

Il fut interrompu dans sa contemplation par les bruits de la salle d'eau. Hu, ça, c'était des vomissements. Il en eut mal au ventre rien que de les entendre. Tout ça à cause de lui. Ses sourcils se froncèrent soucieux. Puis secoua la tête, il aurait peut-être dû accepter les avances de Fitz au lieu de mettre Dorian dans cet état. Sa conscience aurait était moins lourde. Ses yeux noisette retournèrent sur les chaussettes… Il eut un petit sourire, se retenant de les ramasser. Ce lieu avait besoin de grand rangement. Très grand même ! c'est sur cette pensée que Dorian sortit des toilettes. Il le regarda passer, puis s'énerver contre ses chaussures, il l'avait sans doute oublié.

Désiré le fixait quand le patron des lieux lui dit qu'il pouvait rentrer chez lui. Chez lui. Au clair de Lune ? Non, ce n'était pas chez lui. En fait, il n'avait pas de chez lui. C'était triste à dire, mais c'était la stricte vérité. Il n'avait jamais eu de chez lui.

"Vu ton état, il est peut-être préférable que je reste…"dit-il d'un ton neutre.

Il s'approcha du lit. Un meuble avec qui il avait beaucoup d'affinité, c'était un peu son collègue de travail le lit. Comme le pinceau est l'ami du peintre, mais la comparaison est moins glauque. Il s'assit à côté de Dorian, décollant doucement ses cheveux de son visage.

"Je suis vraiment désolé, c'est à cause de moi que tu es dans cet état. "murmura-t-il doucement.

Il ne savait pas quoi faire. Il était tellement gêné ? Oui, gêné en présence de Dorian. Il était si droit, si gentil, qu'il n'arrivait pas à savoir que faire. Il finit par se pencher doucement vers lui, déposant chastement ses lèvres sur celle de son sauveur.

"Merci… De m'avoir aidé…. Et de ne pas me considérer comme…. Comme un objet…"murmura-t-il alors que ses joues devenaient légèrement rosées.

Les deux hommes étaient à présent assis sur le lit, côte à côte. Dorian avait proposé à Désiré de rentrer chez lui par pure politesse. Il ne voulait pas que le jeune homme se sente obligé de rester pour s'occuper du tavernier.

"Mon état est convenable."mentait un brin Dorian. En fait, pour le moment ça allait, c'était après que ça risquait de se compliquer.

"J'arrive à penser c'est déjà ça! Par contre, je m'excuse d'avance si au matin je me souviens de rien. Tu risques de rencontrer un autre Dorian."

A présent voilà que Désiré culpabilisait alors que le tavernier avait pris cette décision tout seul et qu'au final il s'était bien amusé.

"Ne dis pas de bêtises! C'est moi qui ai décidé de parier, j'aime ça et c'était drôle de voir la tête de Fitz à la fin!"

Désiré déposa un baiser sur les lèvres de Dorian pour le remercier. Celui-ci le serra dans ses bras et lui répondit à son tour.

"Et je ne te considèrerai jamais comme un objet!"

Désiré avait ses propres raisons pour faire ce job et ce n'était pas à Dorian de le lui reprocher. Au contraire, pour le moment il avait autre chose en tête. La présence si douce du jeune homme faisait fondre les remparts établis par Dorian. L'alcool aidant, il se désinhibait donc plus facilement. Tout ça pour expliquer que suite au baiser de Désiré, Dorian avait envie de garder un contact très proche avec son ami. Se collant contre Désiré, Dorian raffermit ses mains autour de la taille du jeune homme, caressant sa peau au travers de sa chemise. En même temps, le visage du tavernier se rapprochait de celui de Désiré pour finir pour l'embrasser. C'était un baiser doux et assuré. Il faut préciser que Dorian avait déjà pas mal d'expérience...mais avec les femmes. C'était la première fois qu'il testait avec un homme et il ne l'aurait certainement pas fait s'il n'était pas bourré. Mais Désiré avait un quelque chose qui faisait fondre Dorian et qui lui donnait envie de l'embrasser encore et encore.

Convenable. Un état convenable ! La bonne blague ! C'était une plaisanterie très drôle ! Désiré en rigola intérieurement. Il n'en laissa rien paraître, après tout, qu'il pense ce qu'il veut, il ne faut pas brusquer les ivrognes non ? Par contre, la précision d'un éventuel oubli lui fit perdre une fraction de seconde son sourire. C'était triste de savoir que quoiqu'on fasse, tout serait oublié au lendemain. Il en fut d'abord attristé, puis ravisa son jugement et pensa ceci : autant qu'il prenne soit heureux même s'il l'oublie dès le matin.

Il sourit un peu en repensant à Fitz, pourvu que lui aussi oublie tout. Et puis, Dorian lui enleva un brin de sa culpabilité par ses quelques mots. Si ça lui avait fait plaisir d'être son chevalier servant, pour lui, ce n'était pas désagréable du tout ! Surtout sa dernière phrase. Elle lui fit un bien extrême, même s'il était ivre, et que l'alcool devait accentuer ses affirmations très avancé; Jamais, un mot qu'on peut difficilement utilisé.

Ces pensées violetaient dans l'esprit de l'hôte, quand Dorian le serra contre lui. Hum ? Il se laissa faire. Il n'avait rien contre ce rapprochement, bien au contraire. Mais Dorian savait-il vraiment ce qu'il faisait ? Un nouveau baiser. Oui, il devait savoir ce qu'il faisait. Plutôt doué le Dorian. Et puis ses mains à sa taille. Non, il y avait quand même quelque chose qui clochait. Oui, sa chemise ! Il fallait éradiquer cet ennemi du combat ! Les mains de désiré se mirent donc au travail et en quelques secondes, sa chemise était grande ouverte, dévoilant son torse fin et délicatement musclé. Tout ceci sans bien sûr avoir rompu leur baiser. Mais il décolla finalement ses lèvres.

"Tu… Tu es sûr de ce que tu fais ?"demanda-t-il faiblement.

Il ne voulait surtout pas que Dorian fasse des choses regrettables sous l'effet de l'alcool, il s'en voudrait.

Dorian n'avait embrassé Désiré que pendant quelques secondes que le jeune homme lui posa une question. Est-ce qu'il savait ce qu'il faisait? Oui ça il était sûr de lui!

"Ne t'inquiète pas je serai doux. Et puis il est trop tard pour réfléchir à deux fois!"

Dorian ne désirait plus qu'à se laisser aller à la tentation, à cette douce chaleur et à ce corps tiède contre ces bras. Il ne voulait rien d'autres, surtout pas penser à ce qu'il faisait et s'il allait le regretter le lendemain. Il avait toujours vécu du jour au jour et ça n'allait pas changer.

Il reprit son baiser interrompu puis entoura de ses bras Désiré. Son visage se détourna pour aller se frotter contre le cou du jeune homme. Il voulait sentir sa peau, caresser et embrasser voluptueusement Désiré. Il fit tomber la chemise du jeune homme très facilement car il voulait voir son torse nu. Un peu de salive coulait du cou de l'hôte ce qui le fit frissonner. Dorian vint alors titiller ses tétons. Certes, ce n'était pas comparable à une poitrine de femme mais cela donna un petit gémissement à Désiré. Le tavernier sourit en allongeant son compagnon sur le lit. Il le regarda longuement, ses yeux scintillaient dans le noir, c'était si agréable! Sans qu'il ne s'en aperçoive, son t-shirt était par terre et son pantalon déboutonné.

"Tu aimes?"

Désiré avait arrêté à contre cœur ce qu'il faisait, mais si cette idée l'avait préoccupé, il n'aurait pas pu profiter pleinement de sa chance. Dorian lui répondit si vivement qu'il en sourit. Il était rassuré. Il n'aurait pas voulu forcer la main à celui qui clamait haut et fort quelques heures plus tôt ne fréquenter pas les bordels… Parce qu'au final il embrasser un hôte expert en son Art.

Il n'eut pas le temps de répondre quoi que ce soit, que le bel homme reprenait leur baiser. Que d'empressement… Le brun ferma les yeux, profitant pleinement de ce doux contact, de la chaleur de ses lèvres. Elles avaient encore un petit goût de pomme, et d'alcool… Mais elles reprirent leur route quittant leurs consoeurs. Ses yeux brillant s'ouvrirent alors, qu'allait-il faire ? Le cou, bien sûr, un grand classique. Sa chemise glissa bientôt le long de ses bras. On sentait que Dorian avait de l'expérience en la matière. Désiré était peut-être le premier homme, mais nul doute, qu'il y avait eu bon nombre de femmes avant lui !

L'haleine humide du tavernier dans son cou lui procura quelques frissons. Il avait la main le bougre. Mais Désiré aussi, il réussit à lui enlever son tee-shirt sans qu'il s'en aperçoive. Mais la vengeance arriva, enfin vengeance par avance, il alla titiller ses tétons, un petit gémissement lui échappa avant qu'il ne se morde la lèvre inférieure pour se retenir.

Bientôt le petit brun glissa sur le dos, allongé sur le lit, son compagnon au dessus de lui. Ses mains avaient eu le temps de commencer à déboutonner son pantalon en toute discrétion. Et puis, ils s'arrêtèrent, se regardant mutuellement. Si les yeux de Désiré scintillaient, ceux de Dorian eux luisaient comme des bijoux d'or et d'agent. Puis vient sa question, une question qui ne se posait même pas !

"Non, je déteste…"dit-il en rigolant.

Quelle question, bien sûr qu'il aimait ! Il se redressa, et l'embrassa langoureusement.

"Je déteste tellement que j'en redemande…" murmura-t-il en détachant ses lèvres.

Puis, s'appuyant sur ses avant bras, il alla à son tour s'amuser, et profiter du cou du jeune homme, l'embrassant, donnant parfois un petit coup de langue, mordillant la peau. Puis il releva la tête, plongeant ses yeux dans les siens.

"Et toi, tu aimes ? "